La vallée de la Punaru'u

30/10/2023 - 5 minutes de lecture

La vallĂ©e de la Punaru’u est un lieu emblĂ©matique de Punaauia. Elle regorge d’histoires et de ressources naturelles qui en font un patrimoine naturel et culturel Ă  prĂ©server. Une zone industrielle est installĂ©e dans la partie basse de la vallĂ©e.

De nombreuses actions sont menées par la municipalité pour protéger la vallée et ses montagnes qui abritent les orangers, fruit emblématique de la ville.

Pour en apprendre davantage sur l’histoire de la vallĂ©e de la Punaru’u et ses oranges, cliquez ici.

La cueillette des oranges, une tradition qui perdure

  • L’histoire des oranges de Punaru’u

ImplantĂ©es pour la premiĂšre fois Ă  Tahiti, Ă  la Pointe VĂ©nus, par le Capitaine James COOK, les oranges se sont dissĂ©minĂ©es sur les plateaux de PUNARU’U grĂące aux dĂ©placements des indigĂšnes.

Le 25 juin 1954, l’arrĂȘtĂ© n°960 AA de l’administrateur des-Ăźles-du-Vent rĂšglemente la cueillette des oranges dans la vallĂ©e de PUNARUU. La cueillette des oranges Ă©tant officiellement instituĂ©e, elle devient un rendez-vous annuel incontournable Ă  PUNAAUIA, et une tradition qui se transmet de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration au sein des familles de la commune.

Les oranges du TĀMANU font partie intĂ©grante du patrimoine communal et comme le disait l’ancien chef de district TERIIEROOITERAI TEHURITAUA : « Celui qui n’a pas goĂ»tĂ© aux oranges de la PUNARUU, ne peut pas savoir ce qu’est une orange Â».

  • Avant la cueillette, la prĂ©paration des sentiers

Difficile d’accĂšs, le site est Ă  plusieurs heures de marche au-dessus de la vallĂ©e de la Punaru’u. Une bonne condition physique est requise pour gravir la montagne et atteindre le refuge installĂ© Ă  300 mĂštres d’altitude. Les pistes menant aux diffĂ©rents plateaux de Tepuarata, Maraetia, Hoaa, Varivari, Tetee, Iripau 
, oĂč sont abritĂ©s les orangers, dĂ©marrent de ce refuge. Pour faciliter la cueillette et Ă©viter les chutes, il est nĂ©cessaire de prĂ©parer les sentiers avant l’ouverture de la saison des oranges.

  • Jour d’ouverture de la cueillette

Aux premiĂšres lueurs de l’aube, les porteurs sont rassemblĂ©s au refuge, avec face Ă  eux les quatre sommets mythiques de Tahiti que sont les monts Marau, Aorai, Orohena et la crĂȘte du DiadĂšme. AprĂšs un petit rituel qui consiste en l’appel des porteurs, rappel de consignes de sĂ©curitĂ© et une priĂšre, les porteurs s’élancent sur les pistes en direction des plateaux des orangers. L’objectif est de cueillir un maximum d’oranges, en grimpant aux arbres ou Ă  l’aide d’une perche. AprĂšs de longues heures de cueillette, chargĂ©s des plus belles oranges, les « AITO Â» de la vallĂ©e de PUNARU’U rejoignent le campement.

  • Le retour, une descente longue et difficile

RassemblĂ©es dans des « toto Â» (filets tressĂ©s), ou dans des sacs, les glanes d’oranges sont placĂ©es en Ă©quilibre Ă  chaque extrĂ©mitĂ© d’un bambou qui sera portĂ© sur le haut de l’épaule par les porteurs. L’heure de rentrer et d’entamer la longue et pĂ©rilleuse descente est arrivĂ©e. La prudence est requise, car le risque d’une glissade ou d’une chute dans le ravin est rĂ©elle.

La satisfaction est pleine dĂšs lors oĂč les porteurs d’oranges arrivent enfin, avec leur prĂ©cieuse rĂ©colte, et oĂč Ils sont fiĂšrement accueillis par le maire et son Ă©quipe municipale, venus les fĂ©liciter pour leur courage.

  • La bosse de l’orange, stigmate des efforts des porteurs d’oranges

Les porteurs d’oranges de PUNARU’U, du moins les plus anciens, sont reconnaissables par leur bosse qui, au fil du temps se forme sur le bas de leur nuque. Cette boule de graisse est due au roulement du bambou auquel sont maintenus les filets ou les sacs d’oranges entre les deux clavicules. Cela prouve Ă  quel point le parcours est rude, et qu’il faut du courage et de la volontĂ© pour ramener autant d’oranges Ă  la force de ses bras.

La ville de Punaauia cĂ©lĂšbre chaque annĂ©e l’orange de Punaru’u et le courage des porteurs. Pour en savoir plus sur la FETE DE L’ORANGE, cliquez ici.

Info pratique :

L’accĂšs Ă  la vallĂ©e et aux plateaux des orangers est ouvert au public aprĂšs la cueillette des oranges, durant deux mois, de juillet Ă  aoĂ»t, moyennant une cotisation de 1000 Fcp auprĂšs de l’association des porteurs d’oranges. Cette participation permet d’entretenir et de prĂ©server le site et les orangers. Pour y accĂ©der, il est fortement recommandĂ© d’ĂȘtre en bonne condition physique et de s’équiper de prĂ©fĂ©rence, de sandales en plastique, pour leur adhĂ©rence au sol et Ă©viter ainsi de glisser.

Punaru’u, un patrimoine Ă  prĂ©server

  • RĂ©habilitation de la vallĂ©e

En 2008, la rĂ©habilitation de la vallĂ©e de PUNARU’U est inscrite au programme communal. Un plan d’action regroupant les entitĂ©s publiques et communales, les associations de protection et les industriels est mis en place par la commune sous l’égide de son Maire M. Ronald TUMAHAI.

Le 29 juin 2013, le Livre  Blanc Te Hotu Nui No Punaru’u Ă©nonçant les propositions concrĂštes de la politique de la municipalitĂ© pour la rĂ©habilitation de la vallĂ©e de PUNARU’U est prĂ©sentĂ©.

Associations, chefs d’entreprises et Ă©lus communaux se sont ainsi engagĂ©s Ă  respecter une charte reprenant les vingt-huit (28) objectifs de ce Livre Blanc. Un engament axĂ© sur la protection, la remise en Ă©tat et le suivi de la vallĂ©e de PUNARU’U.

  • La vallĂ©e de la Punaru’u en rahui

Depuis quelques annĂ©es, les orangers du plateau de Tamanu, dans la vallĂ©e de la Punaru’u, sont menacĂ©s par des espĂšces envahissantes telles que le Miconia ou le Falcata. Les arbres manquant de soleil, fournissent de moins en moins de fruits et nombre d’entre eux se meurent.

Pour remĂ©dier Ă  ce dĂ©sastre, l’association des porteurs d’oranges « Paruru i te faa no Punaruu » avec le soutien de la ville de Punaauia et des propriĂ©taires terriens, a mis en place un rāhui entre 2020 Ă  2022 sur tout le fond de la vallĂ©e. Une cessation de la cueillette dont l’objectif Ă©tait de permettre Ă  la ressource de se rĂ©gĂ©nĂ©rer.

Les bĂ©nĂ©voles de l’association mĂšnent Ă©galement, chaque mois, des actions de dĂ©frichage massif des espĂšces envahissantes. Ils s’affairent aussi Ă  faire pousser et replanter des orangers.  La ville de Punaauia les subventionne et les accompagne dans la conduite de cet ambitieux projet.

Leurs actions ont commencé à porter leurs fruits. Dans les zones défrichées, quelques orangers recommencent à produire des fruits.

Dans cette idĂ©e, la ville de Punaauia rappelle Ă  sa population qu’il est strictement interdit de se rendre dans le fond de la vallĂ©e de la Punaru’u sans autorisation des porteurs d’orange et / ou des propriĂ©taires terriens.

Comment visiter la vallée ?

La vallĂ©e de la Punaru’u’ est accessible au public uniquement lors de la pĂ©riode de cueillette, en gĂ©nĂ©ral aux mois de juillet et aoĂ»t. Toute personne qui souhaite se rendre dans la vallĂ©e doit verser une cotisation de 1.000Fcfp Ă  l’Association de protection de la vallĂ©e de la Punaru’u.

Il est vivement recommandĂ© de se rendre dans cette vallĂ©e trĂšs sauvage et escarpĂ©e, accompagnĂ© d’un guide qui connait le site.