Le destin tragique de Puna et Matati’a

MATATI’A, PUNA ET ‘IRIPA’U

En ce temps-là, existaient Puna, qui vivait seul et heureux à Mai’ao, la princesse Pōti’i Pata’aroa dite Matati’a, du nom de sa vallée, et ‘Iripa’u, le terrible cannibale.

Éprise de Puna, à chaque tombée de la nuit, Matati’a se frottait avec les feuilles de maire, (polypodium vitiense), pour se parfumer et attirer le ‘aito vers elle.

En effet, porté par le vent, le parfum odorant de ces fougères atteignait le fare de Puna.

Ainsi fut son rituel journalier, et, tous les soirs, enivré par ces douces odeurs, Puna rejoignait le bord de plage de Ta’apuna pour chercher la belle princesse.

‘IRIPA’U, le jaloux

‘Iripa’u, qui résidait aussi dans la vallée de Matati’a, assistait chaque soir aux agissements de la princesse et du ‘aito.

Fou amoureux de Matati’a, il ne concevait pas qu’une idylle naisse entre ces deux jeunes gens.

Malgré ses tentatives, la belle jeune fille refusait catégoriquement ses avances parce qu’il était un cannibale.

Face à tant d’indignation, il décida de se venger.

PUNA piégé et tué par le terrible ‘IRIPA’U

Un soir, ‘Iripa’u apprit que Puna allait venir à la rencontre de Matati’a.

Furieux, il demanda l’aide de son ami Tetiaroa.

Pour empêcher Puna de se rapprocher de la princesse, il lui demanda de souffler un vent très fort.

Lorsque cela fut, ‘Iripa’u se rendit d’un pas sûr à Nu’uroa.

La pirogue de Puna dériva rapidement vers la pointe où l’attendait le terrible ‘Iripa’u.

Saisit, il fut ligoté puis envoyé sur le Tetāmanu. Là, on le fit boire à une source qui prit le nom de Vaipuna.

Puis, il fut conduit sur un roc où il comprit qu’il allait être tué.

Puna se mit à pleurer, et son œil laissa une trace dans le roc.

Tué, il fut enveloppé dans des feuilles de cocotiers et cuit au four avant d’être mangé par le terrible ‘Iripa’u.

Saisissant la mâchoire du ‘aito, l’horrible barbare l’envoya à Vaitahuri où il la sangla avec les roseaux, puis, la lança dans la passe qui prit le nom de Ta’apuna.

La princesse Matati’a fut anéantie lorsqu’elle apprit la mort de Puna.

En mémoire de son ‘aito, elle donna au Diadème le nom de Te tara o Mai’ao

Sources : Pāpā TETUANUI, Wilfred. Histoires de Puna’auia © Michèle De Chazeaux, Polynésie La 1ère. Adaptation de l’écriture : Rereata Scholermann Illustration vallée © Donghwan Kim, Pixabay libre de droits pour usage non commercial.