Les guerres de 19ème siècle

La guerre de Atehuru contre Pomare II

Le district de ATEHURU ne sera pas épargné par les guerres durant la première moitié du 19ème siècle. Et bien que POHUETEA, chef du district de MANOTAHI (PUNAAUIA), soit conciliant et enclin à la paix, son territoire sera régulièrement le théâtre de grands conflits.

En septembre 1790, refusant de se soumettre à la domination de POMARE II, POHUETEA participe à une grande bataille entre les forces réunies des districts de TEFANA I AHURA’I (FAA’A) et de ATAHURU (PUNAAUIA et PAEA) et celles du jeune POMARE II (4) qui souhaite s’approprier le MARO’URA (5), les emblèmes royaux et des objets religieux pour son marae de PARE (PIRAE).

Avec l’aide des matelots de la BOUNTY restés à Tahiti après le départ de Christian FLETCHER, POMARE II obtient la victoire en 1807 après avoir massacré les indigènes d’ATAHURU. Il attribue alors aux missionnaires une terre située à OUTUMAORO (PUNAAUIA). POHUETEA, quant à lui, sera l’agent de réconciliation. Il servira même d’otage en attendant la reddition complète du chef de PAEA, TETO’OFA.

En 1816, compromis dans les querelles opposant les « païens » et les nouveaux chrétiens, POHUETEA est destitué par POMARE II et remplacé par son fils adoptif UTAMI. (6)

Le combat de PUNAVIA (PUNAAUIA) le 30 mai 1846

Le 10 mai 1846, les troupes armées du Commandant BRUAT (7) attaquèrent les camps d’insurgés de PAPENOO. Le 28 mai 1846, après avoir battu les tahitiens à « PAPAUA, AHONU, TAPAHI et PAPENOO », ils se rendirent sur « PUNAVIA » (PUNAAUIA) pour poursuivre le démantèlement des camps d’insurgés.

Extrait du récit du Commandant BRUAT :

« (…) Le nombre des indigènes armés marchant avec nos troupes était de 216. La colonne expéditionnaire bivouaqua le 28 mai à Utumaoro. Le lendemain matin, elle marcha sur les retranchements de Tapuna et Atihué que nos éclaireurs Indiens trouvèrent évacués.

Le 29 à 9h. du matin, nous occupions Punavia et les abords de la vallée où les insurgés s’étaient réfugiés.

Le 30 à 5h. du matin j’entrai dans la vallée avec 3 compagnies et demie, un obusier de montagne et les indigènes de bonnes volonté servant d’éclaireurs. L’ennemi évacua son premier retranchement sans coup férir, le 2è fut pris après un léger engagement. (…) Je détruisis dans la vallée toutes les ressources de l’ennemi sans qu’il osât sortir de ses positions et nous inquiéter par un coup de fusil.  Les décharges de l’ennemi (…) ont atteint gravement le brave Commandant DE BREA qui a été mortellement atteint d’un coup de feu dans la poitrine (…).

A Punavia comme à Papenoo, je fis détruire les fortifications élevées par les indigènes et tout ce qui peut favoriser une nouvelle réunion des insurgés sur ce point où d’ailleurs j’ai reconnu qu’il était indispensable d’établir un blockhaus. (…) .» (8)

Lexique

(4) POMARE II (1782-1821) héritier de POMARE 1er, Gravure de R. HICKS/ By Engraved by R. HICKS from an original drawing by William Ellis [Public domain], via Wikimedia Commons.

(5) Ceinture de plumes rouges, distinction des ARI’I NUI (statut le plus élevé de la chefferie)

(6) Ancien Tahitian Society, vol. III, D. OLIVIER.

(7) Portrait de l’Amiral_Bruat_Armand-Joseph © Bibliothèque Nationale de France, Droits réservés

(8) Rapport sur les combats de Papenoo et de Punaauia (mai 1846) ~ BRUAT, A.‑J, Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes n° 57 : 619-621.

Patrimoine en partage à PUNAAUIA avec la collaboration du Musée de Tahiti et des Îles, du Service du Partrimoine Archivistique et Audiovisuel, de la Société des Etudes Océaniennes, de l’Université de la Polynésie française, de l’Association Tahiti Héritage, des associations et des Matahiapo de la commune de PUNAAUIA.