‘Uriri Nui, la sœur de Maeha'a Nui & Maeha'a Rua
Il était une fois une très belle jeune fille qui vivait à ‘Ōutumaoro.
Elle s’appelait ‘Uriri Nui. Fille de Marau et de Ta’aroa, elle avait deux frères, Maeha’a Nui et Maeha’a Rua, des jumeaux.
‘Uriri Nui la magnifique
‘Uriri Nui était d’une beauté sans pareil.
De sang noble, elle possédait toutes les qualités que l’on pût désirer.
Chaque jour, au petit matin, elle cueillait des Tiare Tahiti, du Miri et des fougères pour se confectionner une couronne de tête.
Posée sur sa longue chevelure, elle la portait tel un diadème, avec élégance et charisme.
La danse pour passion
Bien qu’ayant du talent dans plusieurs domaines, elle aimait par-dessus tout la danse.
Ainsi, tous les jours, après son rituel matinal, parée de sa couronne de fleurs et de son tapa, elle se rendait à la source Pūnavai[1] où l’attendait son servant avec son vivo.
Portée par le son mélodieux de l’instrument, bercée par le chant des oiseaux qui accompagnaient sa douce voix, elle dansait gracieusement pour sa mère qui l’observait avec fierté.
Une attirance inconvenable
Les jours passaient, et ‘Uriri Nui ne cessait d’embellir et d’exceller dans la danse.
Rayonnante et talentueuse, elle attirait le regard de tous.
Un matin, alors que la belle jeune fille dansait, Marau surprit Maeha’a Nui et Maeha’a Rua.
Cachés derrière les buissons, ils observaient amoureusement leur sœur.
Refusant qu’une idylle naisse entre ses enfants, la mère décida d’éloigner la jeune fille de ses frères.
Une nouvelle demeure
À quelques kilomètres de la demeure familiale, la belle princesse fut installée près d’une source.
Le site, qui était magnifiquement arboré et fleuri, fut rapidement appelé Pūnavai.
La belle ‘Uriri Nui avait tout le confort dont elle méritait.
Bien accompagnée par ses servantes et ses gardiens, elle continuait chaque jour son petit rituel.
De temps à autre, elle recevait la visite de sa mère et de son père.
‘Uriri Nui admirée et vénérée de tous
À proximité d’un majestueux ‘Ōrā, une plateforme de danse fut installée pour la belle ‘Uriri Nui.
Chaque jour, de nombreux visiteurs venaient à sa rencontre.
Des Chefs, des notables, mais aussi le peuple qui l’admirait et la vénérait pour sa beauté et son humilité.
‘Uriri Nui était choyée par ses visiteurs qui la couvraient de présents.
Un malheur frappe sa famille
Un jour, alors qu’elle dansait gracieusement, sa mère l’interrompit brusquement.
Un malheur s’était abattu sur la famille.
Après s’être atrocement entretués pour l’amour de leur sœur Maeha’a Nui et Maeha’a Rua périrent tous les deux.
Inondée de douleur et inconsolable, Marau décida de rejoindre Ta’aroa à Punaru’u avec ‘Uriri Nui.
Mais, en chemin, elle succomba de fatigue, laissant ‘Uriri Nui seule sur ce Mont qui fut appelé Mont Marau.
Source :Pāpā Pahio TAMI, né à ‘Outumaoro (Interviewé le 08 juin 2018). ITW, retranscription, traduction, textes : Rereata Scholermann. Adaptation : Rereata Scholermann. ‘Uriri Nui, la sœur de Maeha’a Rua et Maeha’a Nui.Illustration personnage © Sara, Pixabay libre de droits pour usage non commercial.
[1] Autrefois nommée Pūnavai, cette source fut plus tard appelé Bel Air suite à l’installation de l’hôtel Te Puna Bel Air.